Paysage et Invention. Évolution des enseignements dans un monde en transition
2-3-4 mai 2013
Paris, ENSAPLV (France)
École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-La Villette
Appel à communications
landscapeandimagination@uniscape.eu
Le paysage, cadre de notre vie pratique et quotidienne dans un monde de plus en plus globalisé et virtuel, est un élément fondamental d’engagement par rapport aux conditions sociales et physiques en transformation dans notre société. Cette conférence a pour objectif de discuter la contribution que l’éducation et la formation en matière de paysage peuvent apporter pour affronter un monde en transition d’une manière responsable.
Après la Convention de Rio sur le climat de 1992, le Sommet « Planète Terre », le Protocole de Kyôto de 1997, signé par 184 pays, est entré en vigueur en 2005. Traité international, plateforme d’enjeux mondiaux tout à la fois convergents et divergents, il a initié des seuils de limitation des émissions de gaz à effet de serre, selon les pays, pour lutter contre les changements climatiques et leurs impacts. Des politiques ambitieuses ont été demandées aux différents signataires qui, dans la continuité de cet accord, ont progressivement renforcé des décisions à long terme en matière d’environnement et de développement durables. Même si la Conférence de Durban sur les changements climatiques de 2011 a montré la difficulté pour les états à tenir leurs engagements, les efforts exigés par le protocole de Kyôto génèrent de nombreuses conséquences sur la transformation et la « fabrication » des territoires tant dans leur gouvernance que dans la participation des citoyens.
Ils sont fonction des échelles et des contextes, que les territoires soient ruraux, urbains ou périurbains avec le renforcement de la trame verte et bleue, le développe-ment de production d’énergies renouvelables, la protection et la gestion de la biodiversité et des ressources naturelles, la multiplication des transports en commun, la recherche d’un densification et le déploiement d’éco-bâtiments, d’éco-quartiers, etc.... Si les approches divergent selon les milieux et les diverses appréhensions de l’environnement, liées à des différences culturelles, géographiques ou de niveaux de développement, il n’en reste pas moins que des questions relevant de nombreux domaines sont communes (augmentation de la température, raréfaction des ressources en eau, usage de savoir-faire techniques et technologiques éprouvés...) et obligent à une synergie entre les disciplines du « design d’espaces ».
Comment enseigner ces évolutions dans les différentes formations impliquées dans l’enseignement du paysage et du projet de paysage : universités, écoles et départements d’architecture, de paysage, d’urbanisme, d’horticulture, d’agronomie ? Quels liens doivent être développés avec les autres domaines scientifiques ? Quels sont les savoirs et savoir-faire à renouveler ? Comment prendre en compte, dans la pédagogie, les différences de perception de l’environnement ? Comment pouvons-nous « dépasser la modernité » et utiliser les ressources de l’imagination pour construire les fondements de territoires soutenables ? Telles sont les interrogations de cette conférence internationale qui se situe dans la perspective de l’établissement d’une convention mondiale des paysages, actuellement à l’étude à l’initiative de l’IFLA.
En invitant chercheurs, enseignants, formateurs sensibilisés aux enjeux des paysages, cette conférence scientifique a pour ambition d’aborder des questions fondamentales et les conditions de leur transmission aux nouvelles générations dans un monde en transition. Comprendre le paysage, comme « une partie de territoire telle que perçue par les populations » (la Convention Européenne du Paysage, 2000), signifie que l’avenir des paysages dépend de ce que la conscience collective produit comme valeurs et fonctions des milieux, ainsi que des choix de société cruciaux pour les années à venir.
L’imagination et toutes les ressources de la création sont sollicitées pour élaborer de nouvelles orientations et investir les différentes strates et significations des paysages. Une formation actuelle, dynamique et novatrice, en prise avec de nouveaux savoirs, implique l’utilisation de méthodes adéquates dans des approches inter- et trans-disciplinaires face aux problèmes pratiques de la protection, de la gestion et de l’aménagement des paysages. Elle nécessite et invite à aborder un large champ d’investigations et de réflexions, une fois compris les déplacements conceptuels induits par le cadre du développement durable. Cette conférence abordera ainsi les conditions du développement d’un chemin créatif et de la responsabilité individuelle et collective dans la transformation, la gestion et l’usage des territoires porte-paysages de demain.
1. Notions, concepts et catégories. La reconfiguration des positions respectives des notions de Paysage, Milieu, Lieu, Environnement, Patrimoine dans le cadre du développement durable.
Coord. : Catherine Franceschi-Zaharia, Yann Nussaume, Florencio Zoido
2. Histoire. Les milieux et les lieux comme vecteurs in-conscients de notre identité dans l’enseignement et la formation.
Coord. : Chiu Che Bin, Philippe Nys, Veerle Van Eetvelde
3. Arts. Un défi global : représentation du paysage et conception spatiale dans un cadre interdisciplinaire.
Coord. : Olivier Jeudy, Arnaud Laffage, Juan-Manuel Palerm
4. Processus. Paysage comme projet : comment enseigner la prise en compte de la perception et de la participation dans le processus de planification du territoire.
Coord. : Rosa De Marco, Yves Millet, Maria Concetta Zop-pi
5. Sciences. Identification, connaissance et usage des savoirs dans l’enseignement du paysage.
Coord. : Saša Dobričic, Xiaoling Fang, Bas Pedroli, Catherine Szanto
6. Gouvernance. Education permanente et gestion de la participation.
Coord. : Emmanuel Amougou, Pascal Aubry, Alban Man-nisi, Jørgen Primdahl