De la perception, de la compréhension et du projet du paysage...

La Convention européenne sur le Paysage et les nombreuses lois françaises sur le paysage, les réflexions récentes des architectes et des urbanistes mettent de plus en plus l’accent sur l’importance de la prise en compte du paysage dans les projets d’aménagement à toutes les échelles. Au contraire, en Italie le processus d’affirmation du paysage comme instrument de gouvernement ordinaire su territoire est toujours en cours. Dans le même temps, le lignes de financement les plus récentes pour la régénération de vastes zones métropolitaines semblent reconnaître une nouvelle centralité au rôle du paysage et des espaces verts (par exemple, les « Projets urbains intégrés » liés au PNRR 2021, Plan National de Relance et de Résilience Italie).

L’intensif se propose d’explorer la marche comme outil de réflexion à la base d’une démarche paysagère mettant en relation l’échelle individuelle et collective, locale et territoriale. Les apports de ces outils à l’élaboration du projet de paysage sont incontestables et pourtant méritent d’être explorés davantage. L’intensif est proposé dans le cadre du cours transversal CTID 817 « De la perception à la compréhension du paysage », de l’atelier de projet P811 « la démarche paysagère pour le projet architectural et urbain » et du séminaire de recherche « Architecture/S et Paysage/S » de l’ENSAPLV, en partenariat avec la Faculté d’Architecture de Sapienza, Université la Sapienza de Roma, DiAP Dipartimento di Architettura e Progetto, l’atelier de projet « Landscape Design Studio I ».

Cet intensif rentre dans le cadre du travail mené par l’équipe de recherche AMP, qui s’intéresse aux pratiques anciennes et actuelles de diverses formes et échelles d’interventions sur un territoire pour comprendre comment les notions de paysage, d’architecture, de milieu agissent concurremment.
Arpenter un territoire est une des étapes fondamentale de toute démarche paysagère. Explorer un lieu en marchant est une première manière de se « mettre dans un état d’effervescence » (Michel Corajoud), de s’imprégner du site comme une « éponge », « en adoptant une ‘attention flottante’ » (Bernard Lassus), « sans avoir peur des pas perdus » (Jacques Sgard) – pour reprendre ces expressions proposées par trois grands paysagistes français.

Dans cet intensif, nous inverserons la démarche : nous ne chercherons pas tant à découvrir un lieu par la marche qu’à marcher dans un lieu (Villa d’Este et Villa Gregoriana à Tivoli et le parc Santa Maria della Pietà à Rome) pour explorer la marche elle-même comme méthode qui nous permet de lier perception et compréhension de l’espace et de construire un savoir partagé à partir de nos expériences individuelles.

Il s’agira donc à la fois d’explorer un territoire par la marche, et de réfléchir aux méthodes d’analyse et de l’exploration elle-même. Les étudiants vont être amenés à réfléchir à la démarche elle-même et à son apport dans la construction d’un projet qui soit – aussi – un projet de paysage.