Diplôme de Spécialisation et d’Approfondissement en architecture proposé en Post-master à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris La Villette
Le DSA Projets de territoire vise la formation approfondie en projet urbain dans sa triple dimension de conception et projétation architecturale et urbaine, de conception paysagère et d’intervention en situation de développement. Il s’adresse aux architectes diplômés ainsi qu’à des personnes issues d’autres formations, et désireuses d’acquérir une spécialisation dans les domaines de compétence susmentionnés. Une option recherche préparant au doctorat est également proposée.
La formation se déroule sur trois semestres (quatre mois à temps plein chacun). Elle comporte 900 heures encadrées et 900 heures de travail personnel. Les deux premiers semestres sont dédiés à la culture des territoires, aux projets et au mémoire. Le dernier semestre est consacré à la mise en situation professionnelle ainsi qu’à la finalisation du mémoire en vue de sa soutenance.
Paysage, territoire
Qu’en est-il des paysages contemporains ? Poser cette question, c’est déjà dresser un constat – celui d’un monde abimé et inquiet, d’un monde dont les clefs de lecture et d’intervention sont soit obsolètes, soit inopérantes, soit partielles, soit productrices de contre effets.
C’est également poser que ce monde se rapporte avant tout aux conditions qu’il instaure et sur lesquelles il se fonde, nécessairement rapportées à leur sens. C’est encore insister sur la notion de situation, à la fois spatiale et temporelle. Situation, plutôt que site. Situation comme elle est comprise dans une représentation théâtrale, tissée dans la complexité d’actions, de moments, de lieux – traversés par des enjeux et des durées –, plutôt que site contemplé comme un alentour à partir d’un point de vue immobile et intemporel.
D’où la pertinence de la notion de territoire, qui rassemble situations, conditions, enjeux, durées, en les confrontant dans une représentation à des étendues d’espace et de temps variables et emboîtées, aussi bien qu’aux acteurs et aux pouvoirs, aux représentation et aux formes de pouvoir qui les traversent, les forment et les déforment.
Projet de territoire et dynamiques métropolitaines
Nul ne saurait plus rapporter un territoire aux mots avec lesquels il se pense. L’urbain désigne une condition incertaine, plus qu’un état idéalisé ou idéalisant. L’opposer à la « nature » a perdu de son sens : la campagne aussi est construite ; naturaliser les constructions est un ersatz, ou un leurre.
Les périphéries, les franges, les marges, sont partout. Elles témoignent des flux et des mouvements qui, amplifiés, tendent à l’entropie. Ces flux, ces dynamiques, sont de nature métropolitaines en cela qu’ils se concentrent dans des réseaux de plus en plus déterritorialisés et dématérialisés. Pour autant, ils produisent des effets matériels sur les territoires, dont ils accélèrent l’entropie.
Dresser un projet de territoire, c’est à l’inverse en construire des représentations capables d’accueillir ces forces et de les discipliner, de préparer et de réparer, capables d’être partagées par tous les acteurs des territoires. C’est souligner la dimension éminemment politique qui le tend. C’est tenir compte, pour leur développement, de leurs dimensions écologiques et sociales.
Un tel projet ne se dessine pas comme un plan d’aménagement. Il appelle de nouvelles représentations à la mesure de la complexité des questions et des échelles que posent les territoires.
Spécificité
C’est pourquoi le DSA s’appuie sur la pratique de projet, croisée avec les exigences de la recherche. Il conjugue ainsi problématiques intellectuelles et particularités du réel. Il se singularise par des allers et retours entre les unes et les autres. Il s’attache à projeter des réponses concrètes à des questions abstraites, autant qu’à confronter des réponses abstraites à des questions concrètes. Il a ainsi valeur de confrontation, d’expérimentation, de vérification, d’application, de découverte.
Il est orienté par une pédagogie originale et profitable dans la mesure où il croise l’approche « académique » de la recherche avec l’approche « formatrice » et pragmatique du projet architectural et urbain.